90                           Les Spectacles de la Foire.
fe retirent et Arlequin revient accompagné de Columbine et parle feul ; ils fe retirent l'un ct l'autre, Scaramouche vient et parle feul. Pierrot, Arlequin et Mezzetin furviennent, et Scaramouche, continuant dc parler, leur adrelïe la parole fans qu'aucun d'eux réponde. Scaramouche fe retire. Marinette entre ct parle feule ct fe retire enfuite avec Arlequin. Columbine vient ct parle feule et fe retire enfuite avec Mezzetin qui étoit refté fur le diéâtre. Le docteur parle feul et fe retire.
Les violons jouent.
Arlequin paroît et parle feul.
Les violons jouent.
Le docteur paroît et parle feul. Il fe retire, Columbine parle feule et fe retire. Arlequin, qui cft refté, parle feul. Le docteur furvient fans parler. Arlequin continue de parler feul, et, s'étant retiré, Ie docteur, qui refte, parle feul. Le docteur fe retire et Pierrot paroît qui parle feul. Le docteur revient avec Arlequin qui parle feul en préfence du docteur, dc Pierrot et de Mezzetin qui furvient, et, tous s'étant retirés, les violons jouent.
Le fpectacle fe termine par les fauteurs.
Et nous, commiffaire, avons remarqué qu'il n'y a, dans tout ce fpectacle, que monologues de deux fortes : l'un d'un acteur ou d'une actrice qui parlent feuls fans adreffcr la parole à perfonne qu'aux fpectateurs, et l'autre d'un acteur ou d'une actrice qui parlent auffi feuls et adreffent la parole à un ou deux autres acteurs fans que les autres acteurs répondent.
Comme auffi avons remarqué que les récits qu'ils font font tous morceaux coupés et prefque fans fuite et que les fcènes n'ont aucune liaifon les unes aux autres et ne forment aucune intrigue.
Dont ct de quoi nous avons dreffé le préfent procès-verbal.
Signé : Camuset.
{Archiva det Comm., n- 1290.)
VIII
L'an 1711, le 7- jour d'août du matin, en notre hôtel et par-devant nous, Jean Dcmoncrif, etc., font venus Paul Poiffon, Pierre de la Thorillicre et Pierre-Louis Dufcy, comédiens du Roi, tant pour eux quc pour leurs confrères : Lefqucls nous ont dit qu'ils ont cu avis qu'au préjudice des ar­rêts du Parlement qui font défenfes aux danfeurs de corde de faire fervir leurs théâtres à d'autres ufages qu'à ceux de leur profeffion et de jouer la comédie de quelque manière que ce foit et d'autres arrêts du confeil du 17 avril 1709, qui fait défenfe au fleur Guyenet, donataire du privilège de l'Opéra, dc communiquer fon privilège aux danfeurs de corde, la demoifelle Baron, femme du ficur Baron, comédien, ct le nommé Allard ct autres, repréfentent fur leurs théâtres des comédies qui ont pour titre, favoir, celle de la. demoi-